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lassitude....
un samedi de courses, après une journée de boulot, comme un samedi sur trois...
et ce message sur le portable" elle n'est pas venue... ce n'est pas sérieux... mais j'etais sous la douche, je n'ai pas entendu la sonnette"
mamamanamoi a besoin de l'infirmière 2 fois par jour pour ses contentions...un peu d'oedème...et puis un appel "tu me prends des sacs poubelles?"
"je suis rendue à la voiture, c'est trop tard..."
"ha bon... tant pis"et c'est déja tard le soir, vite lui rapporter ses achats de la semaine, et filer à la maison...
se garer...
l'ascenseur....
sonner...et ouvrir avec la clé, mamamnamoi n'entend pas toujours la sonnette
un bruit de vaisselle que l'on remue, et un étrange hoquet, un rire? des pleurs?
mamamnamoi pleure toutes les larmes de son corps... non, elle hoquette de desespoir... elle ne peut pleurer, ses larmes se sont tarries il y a bien longtemps
la prendre contre moi, cette détresse poignante...
" dis moi?"
"il n'y a rien... il y a tout...."
ne plus pouvoir faire tout soi même...l'infirmière... devoir attendre, demander..sentir les forces qui faiblissent quand la rage demeure encore...être seule, toujours... ses 8 enfants... mais sont si loin, et si absents...
"je n'ai pas faim..aucun gout... aucune envie..."lui étaler ses courses sur la table, lui remettre ses jeux sur le pc qui demandaient des mots de passe incongrus, lui parler, la faire sourire, lui trouver quelque chose qui lui "fasse envie" à manger? la laisser un peu moins malheureuse, et partir
mais la laisser seule...
la vieillesse est trop cruelle...
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Commentaires
mais sentir son corps ne plus répondre quand son esprit est intact, se révolter, et ne pouvoir rien contre le temps, contre ces muscles qui fondent, et devoir attendre que l'autre vienne, que l'autre te serve, que l'autre t'accorde du temps, parceque ton corps ne répond plus à tes besoin.... c'est terrible....
tamamanatoi est veinarde quand même.
Comme je le disais à Maevina dont c'est l'anniversaire aujourd'hui.
" On est comme une bagnole avec un(e) gamin(e) au volant.
Les années passent.
Il y a toujours un(e) gamin(e) au volant, c'est seulement la mécanique qui se déglingue..."Et malgré tout je me demande si, bien que ce soit pénible, ce n'est pas mieux qu'une mécanique qui marche mais un conducteur qui ne sait plus que par vagues éclairs ce qui se passe autour de lui.
Et qui se rend compte, au cours de ces éclairs de lucidité, qu'il a la cervelle comme de la sauce blanche...
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La vieillesse est certes cruelle, mais je me demande si la solitude ne l'est pas plus...
Et la solitude est là même dans les mouroirs maisons de retraite.